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All About Art

Critiques, portraits, interviews du monde de la Culture.

Gisèle Vienne et ses marionnettes, entre fiction et réalité

Gisèle Vienne en conférence aux Beaux Arts de Paris, 8 octobre 2015.
Gisèle Vienne en conférence aux Beaux Arts de Paris, 8 octobre 2015.

Sur la scène des Amandiers de Nanterre à partir du 27 novembre, The Ventriloquists Convention est la dernière création de Gisèle Vienne. Dans le cadre de la 44ème édition du Festival d'Automne, cette artiste aux multiples facettes revient sur sa carrière et son nouveau spectacle, lors d'une conférence de presse aux Beaux Arts de Paris.

Gisèle Vienne cite le Muppet Show et Tadeusz Kantor. C'est ainsi qu'évoque sa dernière pièce, dans laquelle elle aborde un nouvelle art. A son C.V de chorégraphe, metteur en scène, plasticienne, marionnettiste s'ajoute donc la ventriloquie. Avec cette création, de deux heures environ, l'artiste concrétise un travail amorcé avec Jerk, en 2008.

The Ventriloquists Convention est d'abord un événement réel, qui a lieu chaque année à Vent Haven dans le Kentucky (États-Unis). Gisèle Vienne se réapproprie cette convention, qui réunit les meilleurs ventriloques du monde. Elle s'entoure ainsi de sa fidèle équipe : l'écrivain américain Dennis Cooper, avec qui elle travaille depuis onze ans, Jonathan Capdevielle, son acteur fétiche et Peter Rehberg, avec qui elle collabore musicalement depuis I Apologize (2004). Ce noyau d’acolytes est complété par la troupe du Puppentheater Halle, des marionnettistes professionnels qui ont appris la ventriloquie spécialement pour cette pièce. Tous, neuf acteurs au total, jouent en anglais, avec un surtitrage français pour les spectateurs.

La marionnette comme avatar de l'acteur

Gisèle Vienne dit chercher les liens entre l'acteur et la marionnette qui est, sinon un alter-ego, une version transformée du comédien. En citant Georges Bataille et sa théorie de confusion des corps au monde, l'artiste franco-autrichienne parle de son intérêt pour les différentes strates de la réalité. Elle donne ainsi une idée de la pièce en prenant l'exemple de Lars, qualifié en Allemagne, du meilleur marionnettiste du monde. Le duo Gisèle Vienne/Dennis Cooper transforme alors ce personnage pour en faire le « meilleur marionnettiste américain sur des bateaux de croisières ». Une pointe d'humour, assez nouvelle dans son œuvre.

Présenté début septembre à Charleville-Mezière, The Ventriloquists Convention marque pour elle un nouveau cycle. Les marionnettes y sont différentes : « Je voulais des références à des poupées de ventriloques qui existent », signifiant a priori un ancrage plus prononcé dans la réalité. Pourtant, elle nuance d'emblée cette rupture esthétique : « Ce qui nous [avec Dennis Cooper] a préoccupé pendant onze ans nous préoccupe toujours. On en fait pas table rase. Les mêmes névroses vont me hanter, même si la forme change. » Toujours, chez elle, la frontière entre la réalité et la fiction est floue, poreuse, tout comme la limite entre les arts qu'elle pratique. Son travail sur le corps se mêle à celui de la parole, si bien que l'on pourrait aisément qualifier Giselle Vienne de « chorégraphe de la voix ».

The Ventriloquists Convention de et par Gisèle Vienne, Dennis Cooper et le Puppentheater Halle.
Théâtre Nanterre-Amandiers, Nanterre (92), du 27 novembre au 4 décembre (relâche lundi). De 15 à 30 euros ( de 10 à 15 euros avec abonnement).
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